lundi 3 octobre 2011

Promenade en pays nourricier

Ou on découvre l'étang de Mathan et la fontaine de Bardieu ainsi que le vieux Château.

Pour Clément et Henri Corbel

O Monthuyzet. Je te revois.
Paisible hameau dauphinois.
Qui me protégeas autrefois.
        Pauvre et sans mère.
Contre les coups du sort méchant;
Oui, voila bien le toit charmant
Qui m'abrita, petit enfant,
       De la misère.
O toit sous lequel j'ai révé.
tu restes à ton sol rivé,
L'abord trite d'etre privé
       De la présence
Des êtres aimés qui sont morts.
Tandis que mon frère est dehors.
Allons admirer les décors
       De mon enfance.
Ce sont là-bas les deux hangars
et la grande mare aux canards,
Qu’éveille des iris épars
      La note mauve.
Que j'y jouai des fois autour!
Je faillis m'y noyer un jour.
A mes cris "Papa Jean accourt" :
      Ma vie est sauve!
A gauche est le noyer géant
Sous lequel Mon frère Clément,
Un soir qu'il revenait gaiment
      De la grand' plaine.
Fut victime d'un assassin.
Voici le puits et le bassin.......
Ou boivent les boeufs du voisin
      A perdre Haleine.
On devine encore La-haut
A la cime de ce coteau,
Parmi les bois, un vieux château,
      Sombre vestige
D'un temps de gloire et de splendeur.
Se cachant aux yeux par pudeur :
C'est le tombeau de la grandeur
      Et du prestige.
Voici Mathan, paradis vert, 
Séjour aux poètes ouvert.
Ou les filles et garçons, l'hiver,
     Font la glissade.
Ouvrez les yeux, ô mes amis :
Près des rus, entre les taillis, 
Bien souvent autrefois je vis
     Mainte naïade.
Voyez plus loin ce joli lieu :
C'est la fontaine de bardieu.
Frais endroit beni du bon dieu.
     Voyez encore
Ce petit étang, bleu miroir,
Qui sert au hameau de lavoir:
Entendez claquer le battoir
     Vif et sonore !
Mais quelqu'un vient en ce momment.
_ Bonjour, mon frère ! et la maman ?
Et tante Manne ? Et papa Jean,
     Notre bon père ?
_ Morts ! _ ils sont morts ? Pardonnez -moi!
Je me croyais encor, ma foi,
L'enfant qiu couchait avec toi, 
     Pauvre et sans mère !

Comme dans beaucoup de poème de Gilbert Moreau, la mort empreinte de religion est présente dans ses textes.